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Lutter contre les addictions grâce à l'hypnose

Bonjour Joséphine, comment définiriez-vous une addiction ?

Une addiction est une répétition, une habitude que l’on croit indispensable dans sa vie. Une sorte de rituel, tout comme se lever, se doucher, aller travailler, s’habiller. On imagine que l’on ne peut pas s’en passer. Dans la réalité, on peut se passer de beaucoup de choses et on peut aller à l’essentiel. C’est vraiment un lien avec une mauvaise habitude qu’il suffit de couper, comme un lien avec une personne toxique. On pense que l'object de notre addicition est indispensable dans notre vie, que l’on ne peut pas s’en passer, et pourtant on peut le faire ! Une addiction, c’est une envie. Il est possible de prendre un peu de hauteur, de comprendre ce qui est bon ou pas pour soi. Un jour on décide de couper avec un lien malsain.

Nourriture

Il existe des addictions avec une dépendance physique, combien de temps faut-il pour s’en détacher ?

Si l’on prend l’exemple du tabac et de l’arrêt de la cigarette, le corps va réclamer sa drogue pendant quelques jours. Cela dure très peu de temps finalement. C’est davantage un comportement, avant tout, comme avec la cigarette ou la nourriture par exemple.

Souvent la personne addicte, va se créer un scénario : elle me dit « je ne peux pas m’en passer ». Elle va aussi me dire « Je fume parce que c’est un moment de détente, je fume parce que cela me fait une petite pause, je fume parce que je suis énervée ou que je suis joyeuse ». Il est pourtant possible d’avoir ces moments-là sans cigarette.

La personne addicte a besoin de se donner une raison, de légitimer son comportement. Alors qu’elle peut s’en passer. Quand elle arrête de se mentir et qu’elle décide vraiment d’arrêter, à ce moment-là, elle prend la bonne voie.

Quelles sont les addictions les plus fréquentes ?

La cigarette, les drogues douces et les drogues dures, l’alcool, la nourriture, les jeux, l’Internet et les réseaux sociaux de plus en plus. Il y a parfois une addiction au sexe. Difficile de toutes les énumérer !

Aborde-t-on ces addictions de la même manière ?

Non, les approches sont différentes en fonction du patient. Ici, dans mon cabinet à Bordeaux, il n’y a pas de technique d’hypnose particulière. Je travaille en fonction de son anamnèse, de l'histoire personnelle du patient ou de la patiente. Je vais écouter ce qu’il/elle a à me dire. Je vais ensuite créer une histoire, une métaphore dans laquelle le patient va se retrouver. Nous en avons tous lu depuis notre plus tendre enfance (telle que le Petit Chaperon Rouge qui était là pour faire rêver ou faire peur aux enfants). Je là pour établir un lien avec le patient. Le patient addict est très vulnérable car il pense ne pas pouvoir se passer de sa cigarette, par exemple. Il faut juste changer le scénario. Nous ne sommes pas nés avec une cigarette dans la bouche. Nous pouvons donc tout à fait nous en passer. Il faut juste changer le scénario et créer une nouvelle histoire dans la vie de personne.

Combien de temps dure une séance d’hypnose ?

Fumeur

Une séance d'hypnose dure entre une heure et une heure quinze environ. Une quarantaine de minutes est consacrée à l’anamnèse. Je pars à la découverte de la vie du patient. L’anamnèse est le parcours de la personne. Je fais des anamnèses très profondes. Nous partons du stade la petite enfance, les premiers souvenirs de sa vie, jusqu’à l’âge actuel. Nous allons passer par tous les éléments de sa vie, les rapports avec les parents, les frères, les sœurs ou encore les amis, l'éducation, le travail. C’est une recherche très fouillée de la vie de la personne. Je note tout et cela me sert à construire la trame de son histoire. Je vais participer au cadre du changement. Le contenu et les clés de la réussite se trouvent à l’intérieur de la personne.

« Je suis un guide qui amène la personne vers la solution. »

L’efficacité des séances d’hypnose est-elle durable ?

Oui, grâce à mes nombreuses années d’expérience et de recul, ainsi que grâce aux retours de mes patients, je confirme que l’hypnose agit durablement sur les addictions. Je reçois régulièrement des mots de remerciements, des témoignages positifs sur leur vie qui a changé. Cela va au-delà de la séance d’hypnose. J’aime savoir ce que mes clients deviennent. Certains sont partis à l’étranger, dans des pays lointains. Leurs ailes étaient soudées, ils ont pu les déployer.

Ce qui est important c’est que les personnes addictes croient en elles. Une personne qui a du surpoids, par exemple, va me dire « je suis forte parce que maman est forte ». Il n’y a pas que cela, il faut reconnaître que l’on est aussi fort parce que l’on mange. Ou encore « je fume parce que mes parents fumaient ». Je fume parce que je suis devenue addicte.

J’aime travailler avec des gens qui ne se limitent pas à leurs croyances. Certaines addictions nous appauvrissent. Quand on voit par exemple, le prix des cigarettes à 10 € par jour ou 300 € par mois… Cet argent pourrait être utilisé à d’autres choses ! Acheter de la meilleure nourriture, accéder à la propriété, offrir des cadeaux à ses enfants ou à ses proches.

Il y a tellement de choses positives. Il faut voir le bénéfice. Il y a zéro bénéfice à fumer et tout à perdre. Cela rend fier quand on réussit à combattre son addiction. C’est comme dans un match, il faut vouloir gagner. Il y aura un chemin pour y arriver, mais on va réussir. Visez la réussite et le plus haut possible !

Merci Joséphine Dulong pour ces échanges !

 Photo fumeur : Marko Milivojevic - pixnio.com