Découvrez ci-desous une revue de presse sur les bientfaits de l"hypnose :
Cette méthode est proposée aux patients de la clinique Francheville en parallèle de l’anesthésie classique. Une première en Dordogne.
Rassurer le patient et l'emmener en voyage au milieu des paysages glaciaires des fjords islandais, dans le bruit du trafic et les néons de la 6e Avenue à New York ou au bord de la mer en compagnie d'amis. C'est ce que fait le docteur anesthésiste David Popesco. Le lieu d'embarquement est particulier. Il se situe au bloc opératoire de la clinique Francheville, à Périgueux.
Il y a trois ans, ce médecin a commencé à se former à l'hypnose. Désormais, en tant qu'anesthésiste, il utilise cette méthode en fonction de la demande des patients et de leur profil. Le principe : les déconnecter de la réalité angoissante du bloc opératoire. L'intérêt ? D'un point de vue médical, « un patient moins stressé avant et pendant l'opération a moins de complications postopératoires et a besoin de moins de médicaments. Il cicatrise mieux. C'est prouvé scientifiquement », rappelle l'anesthésiste.Cette technique est de plus en plus utilisée dans les hôpitaux en France. En Dordogne, c'est une première. La pratique « n'a rien à voir avec la magie », s'amuse le docteur.
« Sans le savoir, nous pratiquons tous l'état de transe hypnotique plusieurs fois par jour, assure le Dr Popesco. Quand on conduit machinalement en voiture et que l'on pense à autre chose par exemple. »
Pour mieux comprendre, rendez-vous à la consultation du docteur Popesco à Francheville. Ici, pas de blouse blanche. Le patient ne s'assoit pas de l'autre côté du bureau, mais à côté du médecin. Des petits détails qui n'en sont pas vraiment.
Pour lui, cette entrée en matière permet de « mettre en confiance ». Le Périgourdin fait attention à la formulation des phrases, à son attitude afin d'être « en empathie » avec la personne qu'il soigne. Cela s'appelle de la « communication thérapeutique », et c'est une première étape vers l'hypnose. Dans le cas d'une hypnose en « transe formelle », celle où la personne est en état de relaxation profonde, patient et médecin définissent un thème de « voyage » qui sera développé pendant l'intervention chirurgicale.
On retrouve l'anesthésiste au bloc. « Le principe est de dissocier les sens du patient.On lui demande de regarder quelque chose de précis, de se concentrer sur un autre bruit, d'utiliser en même temps son odorat, etc. Puis de prendre une grande inspiration. Il se retrouve en état d'hypnose. » Le voyage peut commencer, avec le docteur Popesco comme guide. « Le patient est toujours conscient. C'est une zone différente du cerveau qui est activée, différente de celle du sommeil paradoxal, de la douleur ou de la réaction aux événements quotidiens. »
Vingt à quarante-cinq minutes plus tard, l'anesthésiste « ramène » le patient dans la pièce. L'hypnose est terminée. Une coloscopie, une opération de la cataracte ou de la chirurgie vasculaire peuvent ainsi être réalisées à la clinique sans produit anesthésiant, ou avec une très faible quantité.
« Ce n'est pas moi qui fais quelque chose sur les gens. C'est le patient qui détient ses propres clés pour faire face à la douleur et pour guérir »
L'hypnose serait donc l'antidouleur miracle ? « Non, répond David Popesco. Cela permet de réduire la douleur de 50 % environ, mais pas de l'annuler. » Et puis, tout le monde n'y est pas réceptif. « 20 % de la population n'est pas prédisposée. Et 60 % aura des résultats variables. »
Pour l'instant, l'activité est à la marge. En 2015 à Francheville, l'hypnose comme alternative à l'anesthésie classique a été pratiquée avec « 13 patients, sur les 13.000 qui ont été opérés ». Pour que cela marche, il faut que le patient soit d'abord convaincu de son efficacité. « Ce n'est pas moi qui fais quelque chose sur les gens. C'est le patient qui détient ses propres clés pour faire face à la douleur et pour guérir », avance le docteur. Une autre façon de concevoir le rôle du médecin.